CONTEXTE
Sujet de société propulsé sous les feux des projecteurs depuis quelques mois, la lutte contre le harcèlement sexuel a été au centre du Design Thinking Bootcamp de janvier. Cette problématique a été traitée en partenariat avec Consentis : l’association de prévention contre le harcèlement sexuel en milieu festif à Paris et Berlin.
COMMENT ONT-ILS TRAVAILLE ?
Afin de répondre à cette problématique, les participants ont mis en application la méthode du Design Thinking. Centrée sur l’utilisateur, cette méthodologie est découpée en 5 étapes :
- l’empathie – se mettre à la place de la personne concernée
- la définition – trouver le réel problème
- l’idéation – trouver la bonne solution
- le prototype – créer la solution concrètement
- le test – aller sur le terrain, tester et réitérer
LA RECHERCHE SUR LE TERRAIN
La première étape de la méthode est l’empathie. Elle est indispensable pour se mettre à la place des personnes touchées par cette problématique : essayer de les comprendre, mettre en lumière les peurs, les envies et les besoins. Il est d’autant plus important de prendre le temps nécessaire pour cette étape, que ces personnes seront potentiellement les utilisateurs de la solution trouvée.
Face au harcèlement en milieu festif, nos cibles lors des interviews et de la recherche terrain ont été : les fêtards, les organisateurs de soirée, les victimes de harcèlement, les personnes qui ne sortent plus dans des soirée par peur…
LES CONSTATS POUR LES FÊTARDS
- Sortir en groupe est indispensable pour la sécurité des individus
- Les femmes “ne comptent pas sur la sécurité présente” à cause de l’inefficacité et/ou de la non-prise en charge en cas de demande
- Il y a un manque de sensibilisation en amont des soirées et une méconnaissance forte des sanctions encourues
LES CONSTATS POUR LES ORGANISATEURS
- Lors de l’organisation d’une soirée ou d’un festival, les budgets sont extrêmement serrés et il n’est pas toujours possible de faire appel à l’association Consentis
- La répartition des rôles pour la sécurité est complexe, les responsabilités sont diluées entre le lieu et les organisateurs et donc moins efficaces.
#1 – Comment engager les fêtards dans une démarche de protection des autres avec un signe d’appartenance pour les rendre visibles ?
Pour le premier groupe, le constat a été le suivant : les agents de sécurité présents dans les soirées sont plus occupés à surveiller la foule pour lutter contre les violences physiques que pour les plaintes de harcèlement et les comportements déplacés.
Face à cette problématique, les participants ont cherché une solution qui permet de contrer :
- le manque de fiabilité de la part de la sécurité “traditionnelle”
- la peur des victimes à faire appel à cette sécurité
- l’absence de la sécurité sur la piste de danse (à proximité des victimes potentielles)
Après l’après-midi d’idéation et de prototypage, la solution trouvée a été de proposer à l’entrée des soirées, aux personnes qui le souhaitent, un foulard bien visible qui leur confère les “pouvoirs” nécessaires pour intervenir en cas de problème.
Ce foulard permet de légitimer l’intervention des personnes vigilantes et de faire savoir aux victimes que des fêtards sont présents pour intervenir en cas de besoin (être l’intermédiaire face à une personne collante, accompagner jusqu’au stand de l’association…). Pour Consentis, cette action est facile à mettre en place et ne demande pas autant de bénévoles qu’une brigade de surveillance.
Cette action “anti-relou” s’accompagne en amont des soirées par une communication sur les réseaux sociaux pour sensibiliser les fêtards et rassurer les potentielles victimes.
#2 – Comment faire comprendre à Clem qu’elle n’est pas seule dans sa démarche de “chaperon” en soirée et d’alléger son sentiment de responsabilité envers ses amis ?
Pour ce groupe, le constat a été le suivant : tous les lieux n’ont pas le même niveau de sécurité et d’investissement face au harcèlement et il faudrait pouvoir choisir sa soirée ou festival aussi en fonction de ce critère.
Au même titre qu’une note est mise à un restaurant sur une plateforme de réservation en ligne, les soirées pourraient être labellisées afin de rassurer les fêtards dans leurs recherches.
La solution est simple : proposer aux organisateurs de soirée un audit sur leur organisation et sur la gestion face au harcèlement pour pouvoir les noter et faire ressortir les meilleurs lieux/événements sur les billetteries et les réseaux sociaux avec un système de label.
Cet audit s’appuie sur deux éléments principaux : les actions menées par les organisateurs (communication, sensibilisation, formation des équipes de sécurité…) et sur les retours des fêtards grâce à des questionnaires en ligne. Avec ces éléments, Consentis peut attribuer une note et permettre aux organisateurs de la valoriser dans leur communication.
Les personnes ayant peur d’aller à certaines soirées pourront être rassurées par la mise en avant du label, les organisateurs vont pouvoir valoriser ce label et améliorer leur image de marque (pas seulement sur la programmation) et Consentis pourra monétiser cette prestation.
Notre 6e promotion !
La 6e promotion des Design Thinking Bootcamp a une fois de plus fait preuve d’empathie et de créativité pour proposer des solutions à l’association Consentis.
Si vous souhaitez plus d’informations sur les Bootcamps, c’est par ici : https://frenchfutureacademy.com/formation-design-thinking/
Pour en discuter avec nous : https://frenchfutureacademy.com/contact/