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Etudes de cas

3 projets Design Thinking pour imaginer le futur de l’éducation

Contexte

Depuis mars 2020, nous avons pris la mesure de l’épidémie du Covid-19. C’est ainsi qu’en cette fin d’année 2020, nous avons proposé à notre cinquième promotion d’E-Bootcampers de travailler sur un sujet brulant d’actualité : le futur de l’éducation.  

En partenariat avec OpenIDEO, nos E-Bootcampers ont dû imaginer de nouvelles expériences d’apprentissage, en s’éloignant des schémas préconçus pour s’adapter aux besoins post-pandémiques.  

La problématique initiale : Comment garantir une expérience d’apprentissage adaptée à un monde post-pandémique ? 

Comment ont-ils travaillé ? 

Pour proposer les solutions les plus adaptées à la problématique et aux besoins des utilisateurs, les participants du E-Bootcamp ont mis en application la méthode du Design Thinking. Centrée sur l’utilisateur final, cette méthodologie (et état d’esprit) s’articule autour de 5 étapes :

  • l’empathie – se mettre à la place de la personne concernée 
  • la définition – trouver le réel problème 
  • l’idéation – trouver la bonne solution
  • le prototype – créer la solution concrètement 
  • le test – aller sur le terrain, tester et réitérer 

Première étape : la recherche terrain

La première étape du Design Thinking est l’empathie. C’est une étape indispensable et l’étape sans laquelle il serait impossible de mener à bien un projet de Design Thinking. Lors de cette phase d’empathie, nos apprenants sont allés à la rencontre de leurs potentiels futurs utilisateurs, du moins des parties prenantes entourant le challenge initial. Cette étape leur a ainsi permis de comprendre les besoins, problèmes, motivations, habitudes … de leurs utilisateurs. L’éducation est un sujet bien vaste. Elle nous concerne tous ! Ainsi, nos apprenants ont eu l’embarras du choix et ont dû prioriser les profils qu’ils souhaitaient rencontrer. Voici les grandes catégories de personnes qui ont pu être interviewés par nos équipes apprenantes : 

  • Les enseignants en collèges lycées et établissements secondaires
  • Des directeurs d’établissements
  • Des infirmiers scolaires
  • Les parents d’élèves
  • Les élèves de primaire, collège, lycée et des étudiants 
  • Des formateurs professionnels et des directeurs de formation 

C’est plus de 90 personnes qui ont été interrogées et rencontrées au total durant les 2 premières semaines de la formation.

Les besoins des usagers

– Être accompagné sur l’enseignement à distance et se former à l’utilisation des outils numériques (ENT, visio, classe virtuelle)
– Recevoir des directives claires par l’éducation nationale sur ce type d’enseignement
– Renforcer la participation et les interactions avec les élèves
– Facilité la compréhension des attitudes non verbales à distance pour cerner les difficultés des élèves
– Des outils simples
– Apprendre par l’expérimentation et l’expérience
– Être collaboratif 

Les principaux insights récoltés

– J’en ai marre des cours descendants, sans interaction et sans pauses
– Je ne suis pas à l’aise pour faire des cours à distance, je manque de formation à la pédagogie et aux outils
– Les contacts avec les autres élèves me manque beaucoup notamment pour l’entraide
– On a perdu des personnes / élèves  à cause de la fracture numérique
– Les moments informels sont importants et nécessaires 

1 – Comment pourrait-on accompagner Jean-Claude, enseignant, pour qu’il soit à l’aise dans l’enseignement à distance ?

Après une phase approfondie de recherche terrain, l’équipe s’est concentrée sur les besoins des enseignants soumis à la contrainte de la distance, comme Jean-Claude. Depuis le début de la crise sanitaire, les enseignants doivent relever plusieurs défis de taille : adapter les programmes pour une diffusion en ligne (potentiellement plus lente qu’en face-à-face), se servir de nouveaux outils pédagogiques en ligne sans manuel d’explication, faire participer des élèves à distance.

L’élément le plus bloquant pour Jean-Claude, c’est la manipulation des outils en ligne durant les cours. Par manque de pratique et d’accompagnement à la prise en main de ces outils nouveaux, il a peur de se ridiculiser devant les élèves. Selon lui, les outils numériques mis à disposition par l’Éducation Nationale sont intéressants mais, il est démuni dans leur utilisation.

Pour répondre à ce besoin, le Cartable numérique est la solution imaginée par notre équipe ! C’est un espace en ligne qui va permettre à Jean-Claude de renforcer ses compétences d’enseignement à distance, de prise en main des logiciels et de collaboration avec d’autres enseignants. 

Ce service en ligne regroupe plusieurs fonctionnalités pour faciliter la vie de Jean-Claude : 

  • Des modules dédiés l’apprentissage de la pédagogie à distance 
  • Des dispositifs pour apprendre et progresser collectivement (sessions de codéveloppement, de coaching, partage des retours et impressions…)
  • Des animations “bien-être” pour les enseignants
  • Une trousse d’outils numériques et leurs tutoriels d’utilisation 

L’équipe a prototypé cette solution durant la formation et a réalisé des tests utilisateurs auprès d’un public cible. Les retours utilisateurs récoltés sur le terrain ont permis à l’équipe d’ajouter de nouvelles fonctionnalités et de corriger des éléments dans le prototype initial.

2 – Comment pourrait-on apprendre les uns des autres et co-construire un savoir collectif pour Dorian, afin de permettre au plus grand nombre une autonomie et une capacité à réaliser des choix éclairés ?

Dorian est animateur d’éducation populaire, il a 35 ans et est engagé. Il cherche à changer le monde en donnant accès aux savoirs au plus grand nombre en s’appuyant sur le lien social et l’apprentissage collectif. 

La pandémie a ainsi été source de beaucoup de questionnements ; Comment “accéder” aux personnes peu importe leur situation ? Comment ne pas perdre le contact ? Comment utiliser des outils pédagogiques digitaux pour garder un lien social et l’enthousiasme autour de l’apprentissage ? Selon lui, une mise à l’écart prolongée à cause de la crise sanitaire soit difficile à rattraper pour des populations fragiles avec lesquelles il a l’habitude de travailler.

La solution imaginée par notre équipe s’appelle ZAAPv : Zone à Apprendre et À Partager virtuellement. Il s’agit d’un festival virtuel où les participants peuvent passer d’une conférence à une autre, se promener, discuter, débattre, ouvrir et créer leurs propres conférences sur un sujet qu’il souhaite aborder et partager. 

Cet espace en ligne propose également des ateliers, des espaces de lecture, de création artistique… Comme si les personnes étaient ensemble, elles ont la possibilité de co-créer dans des espaces dédiés : avec des “murs” pour exposer des photos, des vidéos, des idées, des textes … 

Cette plateforme a été prototypée par les équipes apprenantes en quelques jours à l’aide d’outils comme Klaxoon, Wix et MarvelApp. Ils se sont ensuite rendu sur le terrain pour faire tester leur solution aux utilisateurs potentiels. Les retours recueillis ont été précieux pour améliorer leur prototyper et proposer une nouvelle version. Pour la suite, ils espèrent continuer d’itérer sur leur concept et pouvoir le proposer prochainement aux équipes d’OpenIDEO.

3 – Comment pourrait-on aider l’apprentissage scolaire de l’enfant d’Anne, atteint de TSA, dans le but de le rendre plus autonome et de la soulager de la charge d’accompagnement ?

Anne est la mère d’un enfant atteint de TSA (trouble du spectre autistique) qui habituellement va à l’école et reçoit un accompagnement adapté. Depuis le début de la crise sanitaire, l’éducation à distance génère des contraintes supplémentaires. 

Ici, le persona (utilisateur type) choisi par les participants peu être défini comme un “utilisateur extrême” : c’est-à-dire, un utilisateur dont le mode de vie et les contraintes sont extrêmement précis. Cela permet aux participants de tester les limites de leur solution ce qui est très enrichissant. Imaginer une solution pour un persona dit “extrême”, est un bon exercice car c’est souvent en intégrant des “contraintes complexes” que les innovations les plus disruptives émergent. Ces innovations sont bien souvent facilement adaptables pour soulager les problématiques des utilisateurs plus “communs”.

La solution imaginée par notre équipe s’appelle S’Cool Wall. C’est un outil interactif en ligne qui a pour objectif de rendre l’enfant (porteur de handicap ou non) plus autonome dans sa journée scolaire à domicile. L’intérêt sous-jasent est de soulager les parents également en télétravail à la maison durant les journées d’école.

L’outil rassemble diverses fonctionnalités qui permettent à l’enfant d’alterner les moments en collectif (classe + professeur), les moments individuels et ceux d’échanges avec une assistante de vie scolaire : le tout par visioconférence. C’est aussi une interface de premier choix pour les enseignants qui peuvent : ajouter les cours dans un agenda, visionner les moments d’absence d’enfants ayant des rendez-vous médicaux et ajouter des commentaires pour les parents. Les parents peuvent par les notations, les commentaires et les statistiques suivre les progrès de leur enfant. Enfin, une partie “chat” écrit ou audio est possible pour les enfants et les parents.

Après une série de tests utilisateurs et plusieurs itérations pour intégrer les nombreux retours utilisateurs, cette équipe de passionnés envisage de porter loin leur projet de plateforme afin de construire le chainon manquant entre élève, école et famille.

Le E-Bootcamp

Formation Design Thinking à distance 

Cette promotion a réussi à mettre en application la méthode du Design Thinking sur un projet à fort impact social. Les solutions imaginées, bien que partant de constats similaires, répondent à des besoins bien différents. Elles apportent toutes une forte valeur pour le persona choisi. Le Design Thinking c’est : 1 méthode, 1 cible et une multitude de solutions possibles. 

NOS FORMATIONS EN LIGNE

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